FIFA 13 : On y a joué !
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A quelques semaines du coup d’envoi d’une nouvelle saison dont l’issu ne fait que peu de doutes (on parle bien jeu vidéo ici, pas du PSG, hein), FIFA 13 boucle sa préparation estivale en se jaugeant dans une dernière version preview.
Lorsque FIFA 13 se lance pour la première fois, l’habitué de la série découvre avec stupeur un changement inattendu : les face-à-face avec le gardien ont disparu. Que ce soit pour entrer dans le menu principal ou patienter durant les temps de chargement, l’exercice a été purement et simplement supprimé. L’arrivée dans le jeu se fait de manière tout à fait traditionnelle désormais, tandis que les accès disque sont l’occasion de participer à des Skill Games, des sortes de petits ateliers sans prétention servant à travailler passes, centres, frappes au but, dribbles ou encore penalties. Pas de quoi devenir un crack juste avant de lancer un match, mais une manière maline d’initier les néophytes à la rigueur du gameplay. Puis, mine de rien, ce changement semble avoir allégé l’interface. On ne navigue pas encore les yeux fermés comme on pourrait le faire dans un PES mais, globalement, les temps de latence se font légèrement moins sentir. Une bonne impression qui sera à confirmer une fois le jeu définitif entre les mains.
La différence se fait dans les détails
On ne va pas y aller par quatre chemins : après FIFA 12, l’épisode aux multiples bouleversements, il ne fallait pas attendre de FIFA 13 une révolution. Avant de crier à la simple mise à jour, il faudra, d’une, attendre notre verdict définitif sur une version finale et, de deux, bien prendre conscience que les équipes canadiennes d’Electronic Arts avaient déjà une somme importante de défauts à corriger. Car il faut bien le reconnaître : aussi bon soit-il, le précédent épisode était loin d’approcher la perfection comme certains ont pu le prétendre. Avec ses transmissions au ralenti, ses collisions douteuses, sa défense tactique à l’issue binaire, et un jeu offensif nécessitant une précision chirurgicale, pour beaucoup, FIFA 12 aura été frustrant à plus d’un titre. FIFA 13 revient donc sur chacun des points suscités, sans pour autant renier la philosophie de son aîné. Ainsi, si vous faites partie des joueurs à avoir honteusement rebasculé sur une défense à base de pressing, vous pouvez être rassurés : la défense tactique offre maintenant une plus grande marge de manœuvre. Beaucoup moins rigide, elle n’impose plus cet espace béant entre l’attaquant et le défenseur, un espace qui obligeait à subir le rythme imprimé par l’adversaire avant de trouver l’ouverture pour placer un tacle. Dorénavant, le joueur se reprend bien plus vite après s’être troué, et il est possible de défendre de manière plus active en réduisant cette distance et en essayant d’enfermer l’attaquant par son placement. Un changement qui fait un bien fou au gameplay, d’autant que tout l’arsenal défensif a été sensiblement étoffé. Entre des tirages de maillot enfin utiles pour stopper l’adversaire et la possibilité de faire parler le physique même lorsqu’on surgit dans le dos, FIFA 13 se montre plus crédible, moins punitif. Il en est finit de ces improbables duels qui, sur une quinzaine de mètres, voyaient des joueurs se disputer la balle épaule contre épaule. Il en est finit aussi, enfin presque, des aléas de l’Impact Engine et de ses collisions grotesques.
Rusé comme un renard
Malgré tous ces ajustements, n’allez pas croire pour autant que FIFA 13 tourne à la simulation de catenaccio. Car clairement, si le chantier principal de FIFA 12 était la défense, celui de sa suite se situe du côté l’attaque. On pourrait vous parler de l’apparition de dribbles latéraux permettant de faire la différence dans les petits périmètres. Mais ce qui frappe surtout, ce sont les déplacements dont sont capables nos coéquipiers. Quitte à désorganiser le bloc-équipe, ils n’hésitent plus à anticiper certaines séquences afin de proposer une solution au porteur du ballon. Le matraquage de gâchette pour déclencher les appels manuels ou l’utilisation systématique des une-deux ne sont plus nécessaires pour espérer produire du jeu et se créer des occases, d’autant que les attaquants n’hésitent plus à utiliser leur cervelle pour se démarquer et fausser compagnie à leurs chiens de garde. Une excellente chose même si, pour l’heure, elle déséquilibre quelque peu les débats tant l’I.A. des défenseurs, elle, ne semble pas s’être adaptée au changement. Sur les contres, la chose est particulièrement visible. Entre un repli défensif toujours aussi douteux (tiens, un autre des défauts de FIFA 12) et cette intelligence dans les déplacements offensifs, les deux centraux se retrouvent très vite à la peine à la moindre ouverture en profondeur. La balance attaque / défense semble donc légèrement craquée et on croise très fort les doigts pour que les développeurs parviennent à un compromis satisfaisant d’ici la sortie du jeu.
Pieds carrés
Une des envies d’Electronic Arts avec FIFA 13 était de restituer le caractère imprévisible du football, et donc de rendre le gameplay moins mécanique. Pour y parvenir, le géant américain a intégré le First Touch Control, à ne pas confondre avec le Dynamic First Touch de PES 2013, un système de contrôle automatisé qui prend en compte différents paramètres comme la vitesse et l’angle de la passe, la pression éventuelle d’un défenseur ou encore le positionnement du receveur. Concrètement, il est censé élever le taux de déchet technique sur un contrôle afin, d’une part, de gommer les actions stéréotypées et, d’autre part, pour forcer les joueurs à jouer plus juste. Et si lors d’une précédente prise en main le First Touch Control nous avait véritablement fait peur, force est de constater que, sur ce que propose cette preview, les développeurs sont en passe de gagner leur pari. Les ratés s’intègrent plutôt bien à l’action et semblent rarement exagérés ou injustes, même s’il faut bien signaler que l’I.A. ne paraît pas concernée par ces approximations. Qu’il s’agisse d’une circulation à une touche de balle ou d’une transversale de 50 mètres, la réception se fait toujours de manière impeccable. Un état de fait plutôt rageant mais qui ne gâchera sans doute pas l’expérience. Car même si certains réglages restent à faire pour qu’on ne trouve plus rien à redire, FIFA 13 s’annonce clairement comme la simulation de football la plus aboutie à ce jour.
Hung Nguyen